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Valérie Daigle et Sébastien Bordeleau, deux participants au séminaire et diplômés de la Faculté de droit de l'UdeS, en compagnie du juge Claude Chicoine. |
Photo : Martin Blache |
16 août 2007
Du 7 au 11 août, 49 avocates et avocats ont exercé leurs qualités de plaideur dans les murs de la Faculté de droit. Ayant en moyenne cinq ans d'expérience, ils ont dû s'exécuter devant des juges et avocats expérimentés de même que leurs pairs. Tous ont encaissé le même choc en constatant qu'ils ne possédaient qu'une infime partie des habiletés qu'ils ont à maîtriser. L'aventure risque de marquer profondément leur pratique du droit.
Quatre-vingts heures de labeur en sept jours, 300 pages de documentation à assimiler, 70 mises en situation, les critiques de plus de 30 experts, 3 interventions filmées, 1 procès simulé. C'est à peu près le programme qui attendait les participants au 25e Séminaire sur les techniques de plaidoirie. L'épreuve a fait ses preuves. La formation du Barreau la plus en demande affiche complet jusqu'en 2010.
La raison de ce succès est simple. «Il n'y a pas d'autre moyen d'apprendre à plaider que la pratique, décrète le juge Claude Chicoine, de la cour du Québec. Vous allez peut-être trouver que j'exagère, mais je pense qu'on ne sait pas faire un contre-interrogatoire si on n'en a pas fait une cinquantaine.» Initiateur de l'activité à laquelle il participe à titre d'animateur depuis 24 ans, le juge Chicoine considère que cette formation est nécessaire à celles et ceux qui ont à faire des preuves devant les tribunaux. «Autrefois, il y avait beaucoup de petits procès pour accident d'automobile, ce qui permettait aux débutants de plaider presque tous les jours, explique-t-il. Depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur l'assurance automobile en 1978, les jeunes avocats n'ont plus ces petits procès pour se faire les dents.»
Stéphane Reynolds |
Conçu pour permettre aux jeunes plaideurs d'acquérir cette précieuse expérience, le séminaire a été importé des États-Unis. Il est basé sur l'apprentissage par l'action, une approche qui rejoint la tradition de l'UdeS. C'est l'une des raisons pour lesquelles cette activité se tient à Sherbrooke, tout comme la qualité exceptionnelle des installations.
«De plus, la réclusion dans laquelle se trouvent les participants contribue au succès de la formation, car elle les pousse à travailler plus fort», affirme Luc Chamberland, coordonnateur de l'événement et directeur du Bureau des plaideurs du ministère de la justice du Québec. Ces efforts portent fruit. «La vraie gratification pour tous les animateurs, c'est de voir la progression des participants entre le dimanche et le samedi, dit-il. Certains ne sont même pas reconnaissables. Et ce n'est qu'un tremplin!»
Qu'en pensent les principaux intéressés? «C'est épuisant, stressant, exceptionnellement formateur… et bon pour l'humilité», résume Sébastien Bordeleau, diplômé de la Faculté de droit de l'UdeS. À l'occasion de ce retour aux sources, il reconnaît la qualité de la Faculté et de son personnel : «On dispose ici d'un centre judiciaire qui constitue une copie conforme d'une salle de cour. De plus, le déroulement de la semaine est réglé au quart de tour.»
Le responsable de la logistique du séminaire, Stéphane Reynolds, est également chargé de cours à la Faculté de droit. Son implication est très significative pour lui, car elle nourrit sa pratique en tant qu'avocat et son enseignement.
Le juge Claude Chicoine |
«Nos cas sont les mêmes qu'au tout début, répond le juge Chicoine. Les habiletés d'un bon plaideur – clarté, concision, précision – n'ont pas changé non plus. La manière de plaider par contre a évolué. Il y a 40 ans, il y avait beaucoup d'éclats de voix et d'effets de toge. Ça ne se fait plus aujourd'hui, ce qui est en soi une amélioration.»
Le Séminaire sur les techniques de plaidoirie du Barreau du Québec peut-il contribuer à la progression de la justice? «Plus un avocat est habile, plus il réussit à faire une preuve claire, sans détours ni perte de temps. Meilleure est la preuve, meilleure est la qualité du jugement», tranche le juge Claude Chicoine.
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